On dit que ce sont les Baïnouks qui les premiers s'installèrent en Casamance. Ils sont aujourd'hui peu nombreux et leur implantation est réduite à quelques villages. Au XIVe siècle, les Diolas chassés de l'empire du Mali par les conquêtes mandingues ont remplacé les Baïnouks entre la rivière Gambie et l'actuelle frontière bissau-guinéenne.
Les premiers Européens, des Portugais, arrivent à partir du XVe siècle dans la région pour y chercher des esclaves. La grande navigabilité de la Casamance leur permettra de fonder le comptoir de Ziguinchor en 1645.
C'est la France qui à partir du XIXe siècle prend le relais de la colonisation en Casamance en s'installant sur l'île de Carabane en 1836 et à Sédhiou deux ans plus tard pour y exploiter arachide et caoutchouc. Cela ne se fera pas sans mal puisque les attaques mandingue et diola sont nombreuses et la région restera toujours insoumise. Au milieu du XIXe siècle ces attaques seront si nombreuses qu'elles ralentiront les prétentions françaises sur cette contrée rebelle.
La fin du XIXe marque la mainmise totale de la France sur la Casamance avec le rachat en 1888 de Ziguinchor aux Portugais et l'installation des grandes sociétés commerciales qui voient prospérer ce port en eaux calmes qui permet la pénétration jusqu'à plus de 150km à l'intérieur du continent.
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Jusqu'à l'indépendance (au moins...), la résistance diola perdurera avec des pics de violence lors des conscriptions de soldats durant les guerres 14-18 et 39-45. Alinesitow Diatta, jeune fille de Cabrousse, deviendra l'un des grandes figures de la résistance. Photo à droite : carte postale du début du XXe siècle représentant des jeunes filles diola.
GEOGRAPHIE :
La Basse-Casamance est la région administrative de Ziguinchor. Sur 7339 km2 elle se compose de zones de mangrove inondées formant des canaux appelés "bolongs" (sur au moins 50% du territoire), de zones forestières et de zones agricoles (principalement riz et arachide). Les zones forestières sont caractèrisées par leur densité, particulièrement au sud-ouest d'Oussouye recouvert d'une couverture végétale guinéenne faite de grandes palmeraies, de fromagers millénaires, de lianes, de teck et de manguiers géants. Jusqu'à la frontière gambienne, les forêts, souvent domaniales, sont denses et protégées.
Ce sont les rizières qui dominent très largement le paysage agricole de Basse-Casamance. Les populations locales ont développé un type de culture de riz original qui malgré les outils rudimentaires utilisés donne un rendement largement assez bon pour l'autosuffisance. La Casamance est enclavée : elle se situe entre la Gambie et la Guinée-Bissau, respectivement anglophone et lusophone.
L'économie est principalement tributaire de la pêche (ports de Elinkine, Abéné, Cap Skirring ou Kafountine) du tourisme (stations du Cap Skirring et d'Abéné-Kafountine) et dans une moindre mesure de l'agriculture, principalement pratiquée pour de l'autoconsommation.
Les infrastructures sont rares et peu entretenues mais l'électricité est disponible et permanente dans la plupart des localités d'importance. Trois villes comptent des lycées (Ziguinchor, Oussouye, Bignona) et Ziguinchor accueille désormais une université.
SOCIETE :
La Basse-Casamance est majoritairement peuplée de Diola et de sous-groupes qui leur sont apparentés : Floup, Bliss, Fogny, Karones, Bandial, Bayot, Ering, Essil....
Manjaks, Baïnouks et Balantes sont les autres ethnies traditionnellement présente dans la région. Manjaks et Balantes sont les principales communautés de la Guinée-Bissau voisine.
Enfin, en raison des migrations commerciales ou des mutations de fonctionnaires, de nombreux membres des autres communautés du pays sont installés en Casamance, principalement dans les villes (Ziguinchor, Bignona, Oussouye).
Les traditions et croyances se sont adaptées : c'est autour du riz que tournent les différentes cérémonies annuelles et les étapes de la vie.
Chez les Diola, chaque village d'importance est dirigé par un roi. Le plus influent est sans doute le roi des Floups qui à Oussouye décide encore de tous les évènements d'importance.
SITES D'INTERET :
Au départ du Cap Skirring, les visites, balades et excursions sont assez nombreuses pour agrémenter des années de séjours !!! Dans les environs, à quelques minutes de marche, de taxi ou de quad, ce sont Kabrousse, Diembereng, Boukot Wolof, Kachouane et Nyikine que vous visiterez. Ces villages diola, mlagré leur implantation en bord de mer ne sont pas des villages de pêcheurs (les Diola pratiquent peu cette activité). Il s'agit de villages d'agriculteurs. Par la piste (à pied jusqu'à Boukot ou à vélo pour les autres plus éloignées) vous traverserez des champs et des zones forestières. Par la plage, le contour de la côte rendra le trajet plus long mais beaucoup plus agréable. Il est aisé des marcher une heure sous les cocotiers sans croiser quiconque. A Diembereng, vous pourrez boire un verre, vous restaurer ou acheter des souvenirs dans l'un des multiples petits commerces locaux ou campements touristiques. Kachouane se situe en face de l'île de Carabane, au bord du bolong du même nom qui permet d'accéder au fleuve en deux minutes de pirogue. Un campement touristique y est également établi.
Sur la route de Ziguinchor, à quelques kilomètres à peine du Cap Skirring, vous passerez au-dessus du bolong de Katakalousse. Une base nautique, célèbre depuis les tous débuts du tourisme en Casamance accueille également l'hôtel Katakalousse. C'est un excellent point de départ pour visiter l'ensemble de la région et de ses innombrables canaux de mangrove inondés par le fleuve. L'hôtel Katakalousse est également le point d'amarrage des meilleures parties de pêche.
Au coeur de cette partie de la Casamance appelée Kassa, ou pays Floup, chaque village a son originalité. A Mlomp vous pourrez découvrir les splendides cases à étage et colonnades qui, enfouies sous des fromagers géants, sont la fierté de ses habitants. L'une d'elles abrite le musée de la commune. Non loin de là, Elinkine, village de pêcheurs niominka au bord du fleuve Casamance vous permet de prendre une pirogue pour visiter l'île de Carabane. Sans routes ni voitures, Carabane est un îlot de paix situé non loin de l'embouchure du fleuve. Ce fut l'un des premiers établissements des colons européens durant leur exploration du Sénégal. Une église bretonne y a été édifiée jadis. Nombre d'auberges et campements vous permettront d'y passer une ou plusieurs nuits ou d'y simplement boire un verre.
Au centre du Kassa, la préfecture Oussouye fait office de "ville" : lycée, collèges, commerces, services publics et administrations, etc... animent cette cité implantée entre de multiples forêts sacrées notamment situées dans le Parc National de Basse-Casamance. Si le préfet représente l'Etat du Sénégal, c'est ici le Roi, personnage emblèmatique de Casamance, qui régit les cérémonies religieuses et fêtes traditionnelles. C'est aussi lui qui décide des dates de récolte du riz, des circonsions ou des initiations. Vêtu de rouge, il est au centre de la traditionnelle "Fête du Roi" qui se déroule règulièrement à Oussouye et qui voit des milliers d'habitants de la région se réunir dans la ville pour des journées de lutte traditionnelle.
Après Oussouye, sur la route de Ziguinchor, c'est le Royaume de Bandial qui consitue une halte indispensable. Trois sites d'intérêt attirent les touristes : Enampore, Seleki et Bandial, tous trois aussi connus pour leurs cases à impluvium que pour leurs cérémonies d'initiation. A partir du croisement de Brin, une piste s'enfonçant sous une galerie forestière mène à ces trois localités qui chacune accueille un campement villageois intégré construit justement sur le modèle des cases à impluvium. Ces grandes cases circulaires ont un toit incurvé en son centre qui recueille les eaux de pluie pour les stocker dans un bassin central situé au coeur même de ces bâtiments qui contiennent tous plusieurs pièces ainsi qu'une coursive intérieure (photo à droite, une case à impluvium vue du ciel). D'autres villages de la région, tel qu'Eloubaline ou Djilapao sont tout aussi intéressants à visiter quoique beaucoup plus difficile d'accès (pirogue, marche, etc..)
Ziguinchor, la capitale régionale est tout le contraire des autres villes du pays. Ici, pas d'embouteillages ni de pollution. La ville est paisible, sereine, cachée entre forêts et bois sacrés. Le centre-ville a gardé tout son charme de jadis, le long du fleuve. Un hôtel de standing (le Flamboyant) ainsi qu'une foule d'autres établissements à prix variés vous permettent d'y passer la nuit si vous le souhaitez (liste des hôtels de Ziguinchor ici). Un grand marché artisanal, l'un des plus anciens du pays, offre la possibilité d'acheter des souvenirs fabriqués localement. De nombreux restaurants de gastronomie locale ou internationale proposent de se restaurer à toute heure. Les lieux de divertissement, bar ou night-club sont innombrables. Photo à droite : un bâtiment ancien, rue de France (©photo P. Clément).
A l'entrée de la ville, vous pourrez visiter la ferme de Djibélor qui élève notamment des crocodiles gigantesques tout en cultivant des fleurs locales.
Si vous décidiez de vous évader quelques jours, la rive droite de la Casamance offre elle aussi mille merveilles. Une fois traversé le pont de Tobor qui enjambe le fleuve, vous arriverez dans la ville la plus dynamique de cette partie nord de la région : Bignona. Comme Oussouye, elle accueille de nombreuses administrations et tous les services publics départementaux. Trois ou quatre hôtels ou auberges permettent d'y passer la nuit ou d'y prendre un repas. Des night-clubs à l'ambiance très populaire animent les fins de semaine.
Plus à l'Est, c'est Affiniam (comportant comme à Enampore ou Seleki des cases à impluvium dont l'une constitue l'auberge villageoise) qui fera le plaisir de ceux qui souhaitent sortir des sentiers battus. A partir d'Affiniam, vous pourrez vous rendre dans la plupart des localités d'intérêt de cette zone appelée le Boulouf. Le village de Djilapao, au Sud, est niché au coeur de la mangrove et des rizières, au bord du fleuve Casamance (photo à droite). Les communes de Thionk-Essyl et Tendouck sont les villages les plus peuplés du Boulouf. Comme dans les autres régions de Casamance, vous trouverez dans celle-ci plusieurs campements villageois intégrés où dormir ou vous restaurer.
Sur la route qui mène jusqu'à Banjul, capitale de la Gambie, vous traverserez le village de Baïla au bord du marigot du même nom ainsi que la sous-préfecture de Diouloulou, dernière localité significative avant la frontière gambienne matérialisée par le poste de douanes de Seleti.
La côte nord de la Casamance est l'une des plus agréable du pays, même si elle ne bénéficie pas de l'exceptionnelle beauté de celle du Cap Skirring. Ce sont Abéné et Kafountine qui ont fait la renommée de cette zone. Tout aussi ruraux que le Cap, ces deux villages accueillent de nombreux hôtels et auberges, dans une atmosphère très internationale : la Gambie anglophone voisine (située à moins de 10km d'Abéné à vol d'oiseau) a permis à d'autres nationalités de touristes que celles habituellement présentes en Casamance de découvrir les joies du silence et du repos. Ainsi, Allemands, Hollandais ou Belges sont aussi nombreux que Français ou Suisses, tant parmi les touristes que parmi ceux qui ont décidé d'ouvrir un hébergement.
Comme au Cap, la diversité des réceptifs permet à tout le monde de trouver son bonheur en fonction du confort recherché ou du budget : des plus petites auberges au confort rudimentaire mais aux tarifs les plus bas jusqu'aux hôtels de standing offrant un indéniable confort, ce sont près d'une trentaine d'établissements qui vous accueillent au total dans la zone d'Abéné et de Kafountine (liste des hôtels et auberges de Kafountine et Abéné ici).
CARTES :
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