La prostitution au Cap Skirring

Contrairement à ce que certains pensent, la prostitution n'est pas la rançon du succès touristique. C'est généralement au contraire le début de la fin. Or, la presse sénégalaise et certains opérateurs touristiques locaux constatent chaque année un peu plus une déterioration de la situation relative à la prostitution en Casamance. Une prostitution qui ne dit pas son nom avec des ménagères délaissées qui tombent sur le premier rastaplage qui leur vend une statuette et une prostitution plus classique d'une nouvelle clientèle de touristes sexuels délaissant Saly et faisant migrer par la même toutes les prostituées qui fréquentaient cette station.

Qui est fautif ?

On ne peut pas reprocher aux prostitué(e)s d'exercer leur métier. Le Sénégal est un pays pauvre et même si c'est une solution de facilité, c'en est une quand-même (notons que la plupart des prostituées, aussi jeunes soient-elles, sont des mères de famille).

Il est clair qu'il est difficile d'imputer la faute aux hôteliers. Comment en effet leur reprocher de ne pas refuser à un client d'emmener sa compagne ou son compagnon, fut-il d'un soir. Exceptés un ou deux établissements qui organisent de la prostitution dans leurs locaux, les autres la subissent plus qu'autre chose.

Prostitution au Cap SkirringLes établissements "de nuit" sont par contre directement responsables de la situation. Les night-nlubs accueillent une clientèle à la recherche de prostituées. Soyons clairs, un client du Club Med n'a rien d'autre à faire dans un night-club du Cap que de trouver une prostituée. En faisant payer l'entrée pour tous et en interdisant l'entrée aux prostituées, le problème serait solutionné en partie. Ce ne serait pas bon pour leur commerce mais la population de Kabrousse pourrait enfin cesser de se lamenter.

Certains ont tendance également à incriminer la construction de résidences. Il est clair qu'une maison, fut-elle en résidence, n'est pas aussi surveillée qu'un hôtel. Cela peut encourager certains clients à prendre des libertés. On a vu hélas migrer vers le Cap Skirring une faune européenne venant de Saly et quittant la station de la Petite Côte parce que les prostituées y étaient devenues trop chères, trop gourmandes ou trop dangereuses. Ces nouveaux venus transforment petit à petit la Casamance en une nouvelle Petite Côte (contribuant d'ailleurs au déboisement de la région). Comme au début ça semble positif pour le commerce, personne ne se plaint vraiment. Sauf qu'un jour, ces blaireaux dépassent en nombre la clientèle familiale, les jeunes touristes et ceux qui vraiment apprécient la Casamance pour ce qu'elle est. Et là, la station commence à devenir infréquentable pour cette clientèle diversifiée. C'est le cas pour Saly dont le nom seul est un repoussoir pour bon nombre de touristes y ayant déjà mis les pieds.

Mais soyons clairs. La véritable coupable, sans doute par ignorance d'ailleurs, est la population locale qui ne chasse pas manu militari tou(te)s les prostitué(e)s et ceux qui profitent de ce commerce. Car la plupart d'entre eux arrivent au Cap Skirring lors de la grande migration touristique marquée par les vols internationaux arrivant au Cap (de fin octobre à fin mars en somme). Elles et ils logent à Boucotte et au Cap Skirring et, la population de Kabrousse sachant se faire respecter pourrait facilement faire du ménage au lieu de se lamenter chaque année sur la perte de leurs valeurs (voir article ci-dessous tiré du journal Le Quotidien).

Ce qu'il faut comprendre concernant autant le Cap Skirring que Kafoutnine et Abéné, c'est que contrairement à Saly, ces villages aussi touristiques soient-ils sont dans des zones rurales fragiles. Un afflux migratoire saisonnier de prostitué(e)s met en effet en danger l'équilibre de la région.

Le SIDA

Rastaplage et prostitution

La meilleure chose que l'on puisse souhaiter aux visiteurs de Casamance qui contribuent par leur comportement à la destruction du tourisme (beaucoup plus que ceux qui se contentent de donner leur avis sur les hôtels locaux...) c'est de ne pas repartir en Europe seuls. En effet, un certain nombre de touristes ramène le VIH dans ses bagages. Ca coûte cher à la sécurité sociale mais après tout, une leçon n'a pas de prix (notons tout de même, témoignages à la clé, que ce sont le plus souvent des femmes - à croire plus stupides ou en tous cas plus naïves - qui choppent le SIDA avec le rasta qui les a abordées jovialement sur la plage).

La Casamance connait en effet un taux d'infection du SIDA* sans commune mesure avec le reste du pays. La proximité de la Gambie et de la Guinée-Bissau ainsi que les conflits armés dans la zone n'y sont pas pour rien. Selon les ONG, une prostituée sur 2 (prostituée au sens large incluant les filles de bar) est infectée par le SIDA. Ce doit être à peu près la même proportion chez les rastafaraïs de plage du Cap Skirring ou de Kafountine. On comprend mieux l'hécatombe que fait la maladie chez un certain type de touristes....

*Environ 45% des cas de séropositivité en Casamance concernent le VIH1.

 

MISE EN GARDE : Contrairement à ce qu'on vous dit à la télé pour vous rassurer, le préservatif, s'il est le meilleur moyen d'éviter les contamination, NE PROTEGE QUE DANS 8 CAS SUR 10. Si vous preniez la peine de lire la notice de votre boîte de capote peut-être annuleriez vous votre séjour au Cap Skirring. Il ne s'agit pas d'une posture morale ou d'un mythe. Vous pouvez lire TOUTES les études scientifiques et même aller fouiner dans Wikipédia. Si votre rasta ou votre gazelle Mesdames, Messieurs a de l'herpès génital (ce qui est presqu'en général toujours le cas) ou le SIDA (une fois sur deux comme nous venons de vous le dire), vous avez, malgré le préservatif 3 chances sur 10 de contracter cet herpès ("chances" à multiplier par le nombre de rapports) et 1.5 chance sur 10 de finir avec le SIDA ("chances" à multiplier par le nombre de rapports).

Prostitution et tourisme au Cap Skirring : La saison des rencontres «hot» est ouverte

Article du quotidien sénégalais "L"Observateur"

Les ardeurs des joyeux lurons connaissent une vitesse exponentielle à la station balnéaire de Cap Skirring tant et si bien qu'il n'est pas exagéré de dire que la saison des rencontres sexuellement chaudes et intensives est ouverte. Reportage. Cap Skirring, la station touristique qui fait le charme et la beauté de la Casamance vit véritablement au rythme de la saison touristique. Et par ces temps, la ville touristique est envahie par des prostituées venues d'horizons divers qui rivalisent d'ardeur tous les jours avec leurs aguichantes tenues dans les boîtes de nuit les plus huppées de la place.

C'est l'incontournable rond-point de la station balnéaire qui est le plus fréquenté. Les jeunes filles, bras dessus bras dessous à côté de leur compagnon noir ou blanc, y déambulent tranquillement à partir de 1h du matin. C'est seulement à partir de 2 heures de la nuit - quand les pigeons, perchés du haut des fromagers qui surplombent tout le village, commencent à roucouler - que la vraie ambiance commence. Sacs à la main, les prostituées se bousculent à l'entrée des dancings à la recherche surtout d'un homme blanc. Parce que, arguent-elles, « Ce sont eux qui mettent souvent le prix». À chaque coin, ce sont des marchandages à n'en plus finir. Si accord il y a, le couple, bras dessus bras dessous, s'éclipse pour une partie de jambes en l'air. Et en cas de desaccord, la péripatéticienne continue sa «chasse». À en croire M.D, les prix de la passe varient entre 15.000 Fcfa et 20.000 Fcfa. « Mais parfois, il nous arrive de rencontrer un touriste qui veut passer la nuit avec nous et nous lui réclamons 40.000 à 50.000Fcfa », poursuit M.D. Mais chose bizarre dans ce monde touristique : ce sont des jeunes filles - loin de leurs parents - qui côtoient des quinquagénaires ou des sexagénaires adeptes du coït rapide. L'activité est intense à cette période où la saison touristique est ouverte à Cap Skirring. Ce qui n'est pas sans exaspérer certaines populations. «Nous sommes en train de perdre nos valeurs. Nos moeurs se dégradent de jour en jour. Et nos enfants risquent d'être contaminés par ce phénomène de la prostitution qui commence à prendre des proportions inquiétantes», confie ce père de famille qui a requis l'anonymat. À l'en croire, «les autorités et les forces de l'ordre ne font plus leur travail à Cap Skirring, d'où le développement de la prostitution qui favorise le sida dans la localité ». En attendant de trouver une issue heureuse au phénomène, ce sont aussi des prostituées clandestines qui arpentent nuitamment les rues à la recherche de leur «proie». «Nous aussi, nous avons notre partition à jouer pour cette saison touristique. Et nos principaux clients sont essentiellement ceux-là que nous rencontrons sur la route soit à bord de leur voiture soit à pied», plaide S. F. Si la prostitution est partie intégrante du tourisme, force est de reconnaître, selon bon nombre de professionnels établis dans le secteur, qu'il est temps de procéder à un assainissement rapide du secteur. Faute de quoi, disent-ils, « le plus vieux métier du monde risque un jour de porter un coup dur au tourisme»