Les Balantes

Les Balantes forment un groupe ethnique surtout présent en Guinée-Bissau, mais également au Sénégal, particulièrement en moyenne Casamance, et en Gambie.

Sommaire

  

Ethnomyme

L'ethnonyme Balante vient de i balanta, ce qui signifie « ils ont refusé »  (1). Au début du XVIe siècle ils avaient en effet refusé de suivre le roi Koli Tenguella lors de sa remontée vers le Fouta-Toro.

Distribution géographique

L'ethnie balante du Sénégal occupe principalement la zone appelée moyenne Casamance jusqu'à la frontière portugaise (Guinée-Bissau), ce qui témoigne de leur appartenance pour la plupart à ce pays. Ils sont surtout présents dans la zone forestière et près de la côte.

Selon le recensement de 1988 au Sénégal, le nombre de Balantes y était de 54 398, sur une population totale estimée à 6 773 417 habitants, soit 0,8 %  (2).

En 2002, 106 000 personnes parlaient le balanta-ganja au Sénégal. 393 000 s'exprimaient en balanta-kentohe, dont 367 000 en Guinée-Bissau  (3).

Histoire

Le 9 janvier 1859, un Traité est signé entre la France et les chefs de Cougnaro et Souna pour la cession à la France du littoral Balante  (4).

Les Balantes, à l'image des Diolas, organisaient des cérémonies de circoncision jusque vers 1950-1958.

Langue

Leur langue est le balante, qui fait partie des langues nigéro-congolaises. Le balante-ganja est parlé dans le sud-ouest du Sénégal, le balante-kentohe en Guinée-Bissau et en Gambie.

Patronymes

En raison de la colonisation portugaise qu'ils ont subie, les patronymes ont souvent une consonance portugaise, par exemple Lopez, Marques, Preira, Sadio, Vieira, Yalla, Diatta, Mansal, Mané.

Religion

Le peuple balante, comme bon nombre de Casamançais, est partagé entre le catholicisme, l'islam et la religion traditionnelle, surtout dans la zone frontalière. Ce peuple est constitué de cultivateurs planteurs, la cohabitation avec les premiers missionnaires évangélisateurs a permis à cette ethnie d'envoyer ses enfants à l'école française pour s'instruire.

Notes et références

  1.  (↑) Oumar Ba, « Royaume du Kabou : enquêtes lexicales », Éthiopiques n° 28 (numéro spécial), octobre 1981 [1] [archive]
  2.  (↑) Chiffres de la Division de la Statistique de Dakar cités dans Peuples du Sénégal, Éditions Sépia, 1996, p. 182
  3.  (↑) Source : Ethnologue
  4.  (↑) Recueil des traités de la France, publié sous les auspices du Ministère des affaires étrangères par M. Jules de Clerq, IDC, Leiden, 1987, p. 577 (Archives de la Marine)

Bibliographie

  • (fr) Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud, Les peuplades de la Sénégambie. Histoires, ethnographie, mœurs et coutumes, légendes, etc., Paris, Ernest Leroux, 1879, p. 299
  • (fr) M. Biaye, « Origine des Balantes », Bulletin mensuel du Centre régional d'information de Ziguinchor, n° 5, 1er décembre 1960
  • (fr) E. Bonvalet, « Au pays des Balantes », Bulletin de la Société de géographie de Lille, tome 18, 1892, p. 234-239
  • (fr) A. M. Diagne, « Contribution à l'étude des Balantes de Sédhiou », Outre-Mer, n° 1, mars 1993, p. 16-42
  • (fr) A. Keita, La production des connaissances et solutions techniques chez les riziculteurs de mangrove ouest-africains : l’exemple des riziculteurs balantes de la Guinée-Bissau, Genève, Institut universitaire d’études du développement, 2000 (mémoire de diplôme)
  • (fr) Dr. Maclaud, Ordalies collectives par le poison chez les Balantes de la Casamance, Institut français d'anthropologie, n° 6, séance du 23 octobre 1912, p. 105-108
  • (fr) Christian Roche, « Les Balant », in Histoire de la Casamance : Conquête et résistance 1850-1920, Karthala, 2000, p. 46-52 (Thèse Université de Paris I, remaniée) (ISBN 2865371255)
  • (fr) Balla Moussa Sadio, Les Balante de Gan-Jaa (Bijaa Ngan-Jaa) : Répartition spatiale, organisation sociale et administrative, évolution socio-culturelle et politique, de l’éviction des Baïnounk à la mise en place de l’administration coloniale : 1830-1899, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 2002, 111 p. (Mémoire de Maîtrise)

Voir aussi

Lien externe